Prudencio Edem  ETSE est un jeune cinéaste togolais, connu sous le nom de sa maison de production Atomik, fondée en 2013.Il fait partie de la nouvelle génération de cinéaste togolais émergeants. Le lauréat du prix du « Meilleur film documentaire » à la dernière édition du festival Clap Ivoire répond à cœur ouvert aux questions de la rédaction de cultureautogo.net

Bonjour Atomik,  présentez-vous aux lecteurs de Cultureautogo.net

Bonjour je suis ETSE Edem Prudencio et je suis réalisateur entre autres choses !

Quand et comment est-ce que vous avez découvert le cinéma?

Je dirai que j’ai découvert le cinéma comme tout jeune togolais d’une trentaine d’années, dans l’enfance où on payait quelques francs pour aller voir des films d’actions dans des vidéoclubs. Plus tard, adolescent j’aimais aller au cinéma Rex à la plage, vous vous rappelez de ce lieu ? ahah

Le cinéma m’a toujours fasciné mais je suis tombé dans la réalisation par la musique, en voulant d’abord faire des clips à mes amis rappeurs, ils se reconnaîtront. Lorsque j’avais 20 ans environ, ou un peu moins, j’ai eu la chance d’être formé par Tanguy Wise qui m’a donné le goût du documentaire. A la même période j’ai eu la chance d’assister à des Tournages du Grand Abalo Kilouzou et je me suis dit que moi aussi j’avais envie de raconter des histoires, des histoires africaines, des histoires togolaises ! Que ces deux grands messieurs qui m’ont apporté tant puissent reposer en paix.

Vous êtes lauréat du meilleur film documentaire du Clap ivoire 2022.Qu’est-ce que vous ressentez ?

Une grande fierté. Il n’y a pas d’autres mots. En plus je suis content car ce documentaire met en lumière l’excellent travail des docteurs de AIMES Afrique qui œuvrent pour que les enfants aient accès à la santé en milieu rural. Il est impossible de bien grandir sans un accès adéquat à la santé.

Quelle est la source d’inspiration de votre film documentaire ” Quand je serai grande “?

J’ai simplement voulu montrer que tous les enfants ne sont pas égaux dans leur accès aux services de bases comme la santé et l’éducation mais tous les enfants ont des rêves. Si on leur donne les moyens basique, on les soigne, on les nourrit, on les éduque, il n’y a aucune raison qu’ils ne réalisent  leurs rêves.

Comment avez-vous choisi vos personnages pour le documentaire ?

Plus de 1000 enfants ont bénéficiés du projet. Nous avons choisi Valérie pour sa présence face caméra, parce que sa pathologie est relativement répandue et parce que techniquement son opération était « filmable » et on pouvait faire le suivi post-opératoire facilement et bien sûr parce que toute la famille était d’accord pour le tournage.

Comment avez-vous travaillé avec eux ?

Très simplement, je leur ai expliqué ce qu’on voulait filmer et je leur ai demandé d’agir naturellement, comme d’habitude ; je profite de l’occasion pour les remercier encore une fois pour leur accueil et leur bienveillance.  

Combien de temps cela vous a pris de mettre en place ce projet?

Ça s’est fait rapidement. En fait j’avais des capsules à faire pour l’ONG Aimes Afrique, j’en ai profité pour discuter du projet. Ils sont très réactifs.  Le tournage n’a pris que 4/5 jours en tout (avec deux visites sur place) et le montage s’est fait un peu plus tard.

Votre film de court métrage ” Quand je serai grande ” vise à montrer l’importance de l’accès à la santé rurale. Pouvez-vous nous en dire un peu plus?

Malheureusement, souvent dans les zones rurales les populations n’ont pas accès à des structures de santé de qualité, certaine fois  pas du tout. Dans le cas contraire, s’ils existent, les populations n’ont pas forcément les moyens ou pire croient ne pas avoir les moyens donc n’y vont même pas. Des pathologies connues et traitables peuvent alors s’aggraver parfois jusqu’au drame comme la perte d’un enfant faute de soin….

Avoir gagné ce prix, qu’est ce que ça représente pour vous?

Une reconnaissance de mon travail, une motivation supplémentaire à continuer

Quelles sont vos perspectives?

Des projets j’en ai plein. Le plus compliqué est de trouver des sources de financement mais on est dedans.